Artiste
designer
Né en 1971.
Originaire de Nancy.
Vit et travaille à Marseille.
Œuvres uniques, séries limitées.
Contact
60 Boulevard de Longchamp, 13001 Marseille.
E-mail : gvatrin@hotmail.com
Technique favorite
Soufflage
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Galerie
photos
L’élégance brute
Gérald Vatrin, comme Matteo Gonet, incarne la nouvelle
énergie du verre artistique français. Ces nouveaux
adeptes de la silice en fusion manient la canne sans aucun
complexe, comme des enfants chahutant avec des épées
de bois. Aux discours, ils préfèrent l’action,
la casse, les ratés, les espoirs qui précèdent
l’éclair de lucidité qui fait jaillir
une bonne pièce de la « cueille ». Aujourd’hui,
Gérald Vatrin expose et s’expose, après
des années passées à tirer le verre pour
les autres. Formé au Cerfav de Vannes-le-Châtel
après un DNSEP de l’École des Images d’Épinal
et un CAP des techniques du verre, il rejoint le Cirva de
Marseille pour y assister artistes et designers invités,
dont Jean-Michel Othoniel, Anish Kapoor, Erik Dietman, Pierre
Charpin ou Ettore Sottsass avant de collaborer avec Philip
Baldwin en 2000 et 2001 à Paris. Chemin faisant, il
profite de toutes les occasions pour échafauder son
propre jeu en « bousillant » du verre quand les
fours sont libres. Lors des rencontres du soufflage de Sars-Poteries
en 2004, il était partout, prêtant son souffle
à sa bande d’amis qui le lui rendait bien. Cachées
comme des œufs de Pâques dans un coin, quelques
pièces achevées traduisaient sa quête
préférée depuis des années : le
rendu subtil d’effets de surface veloutés. «
Quand j’ai commencé à graver le verre,
confie-t-il, ma formation de graphiste est remontée
à la surface, commente Gérald. Après
m’être entaillé les mains sur un tour diamanté,
j’ai saisi un micro-outil de gravure et m’en suis
servi comme d’un crayon pour dessiner sur des formes
spécialement conçues pour servir d’alibi
aux motifs. Ce ne sont pas des galets, mais des univers graphiques,
des mondes à part. » Gérald incruste frénétiquement
toute la surface des pièces de motifs animaliers, préférant
le rendu du « jeté » à la perfection
du trait. « J’aime le brut élégant,
avoue-t-il. » Le résultat évoque les dessins
aborigènes ou africains. Normal, l’artiste mène
ce qu’il appelle une « double vie » à
Jene, au Mali, où il œuvre comme… céramiste
local, connu pour réhabiliter des techniques ancestrales
locales oubliées.
Thierry de Beaumont
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